Tout est question de croyances et d’état d’esprit. Un bon recadrage fait par un coach chevronné peut mener instantanément à un changement de paradigme, à un nouvel état d’esprit. Reste à le mettre en œuvre et c’est là que l’accompagnement prend tout son sens.
Moscou, 2015. Je me livre à l’une de mes exercices préférés : faire une démonstration de coaching devant une centaine de managers, de coaches et de psychologues. Ma cliente est une femme de 32 ans qui souhaite fonder une famille. Elle travaille beaucoup ; elle a tendance à prendre ses collègues pour sa famille et ne prend pas suffisamment de temps pour elle. Ses relations sociales sont quasi nulles. Son estime de soi est basse. En quelque 25 minutes, je me livre à une série de recadrages et l’encourage – avec mes méthodes perso – à modifier ses croyances, sur elle-même, sur sa capacité à fonder une famille, sur la vie en général. Elle prend conscience qu’elle a un impact direct et durable sur les seuls éléments qu’elle contrôle à 100% – donc uniquement sur ses propres attitudes, décisions et actions. Pas sur les circonstances ni les personnes, donc pas sur l’environnement extérieur. Un gros déclic ! Elle prend conscience qu’elle a deux options : attendre telle la Belle du Bois Dormant ou se mettre en mouvement comme le fit Cendrillon – c’est la métaphore que j’utilise et qui la fait beaucoup rire.
Lors du débriefing, elle confiera à la salle qu’elle a davantage progressé en 25 minutes qu’en trois ans de psychothérapie. La salle est circonspecte. Un psychanalyste me harangue en affichant son étonnement face à mes recadrages et titillements, me disant que je n’ai « pas le droit de bousculer ma cliente » et je lui réponds que c’est pourtant l’outil numéro Un du coach dont le métier est précisément de générer la prise de conscience. Mais avec douceur, bienveillance et humour – on va beaucoup plus vite. C’est d’ailleurs en cela que le processus de coaching est si puissant : il ramène la personne face à elle-même, tel un miroir, pour lui permettre de constater les éléments à confirmer et à modifier et, ainsi, prendre les premières décisions l’amenant vers les premières actions.
Tout est question de Mindset et de croyances
C’est tellement vrai ! Nous avons la capacité de déplacer les montagnes si nous le voulons. Pelle après pelle, c’est faisable. Peut-être pas une montagne, mais en tout cas une colline, une dune, un monticule, bref les éléments de notre vie qui peuvent être aménagés, contestés voire révolutionnés.
Quant à l’état d’esprit – le fameux Mindset – il se fonde sur trois éléments : la posture (se redresser), le langage (positivé) et l’intention/l’attention/le focus (éclaircis, choisis, mis en œuvre).
Si je me donne la permission et les moyens de prendre ma pelle et de commencer à remplir les premiers seaux, j’entrevois la faisabilité du déplacement de ma colline ou de ma dune. Cela m’encourage à poursuivre et me confère l’énergie pour faire avancer mon projet.
Le coach ou le mentor m’accompagne tout en restant sur le banc ; c’est moi le champion de ma vie et c’est moi qui décide de mes objectifs et finalité. Il est simplement là pour m’aider à sortir de la confusion si elle existe, de vaincre ma peur ou mes ressentiments s’ils subsistent, à me donner des feedbacks pour m’aider à conserver le cap, à m’encourager à l’action et à me féliciter des étapes franchies.
Sylviane Cannio