Les 4 étapes (et leur timing) pour une transformation profonde et durable (3/6)

Mieux vaut grimper, ou déplacer, une montagne par étapes. Il en va de même quand on veut changer de vie. La structuration permet de déterminer des phases et de se rassurer de leur faisabilité.

Ce qui me frappe le plus souvent chez les personnes qui sont prostrées par la peur du changement est l’irrationalité qui l’entoure. Soit, elles veulent tout, tout de suite. Soit, elles se découragent car le chemin leur semble tellement long, tellement ardu. Or, qui a dit qu’il fallait changer de vie d’un bloc et en un claquement de doigts ? Que la résilience se musclait en une seule séance d’échauffement ?

J’en reste persuadée : à partir du moment où l’intention du changement de vie est claire, le processus s’enclenche et devient plus abordable. Voici quatre étapes pour y parvenir.

Etape n° 1 : Déterminer ce que vous quittez avec exactitude

Beaucoup de gens pensent que le mot ‘deuil’ s’applique à une perte lourde : une personne aimée, un animal, une perte importante. Or, notre vie est pavée de petits deuils, et les exemples sont nombreux : mon patron adoré a changé de poste, j’ai perdu mes illusions quant à ma carrière dans cette entreprise, je peux dire adieu à la promotion qu’on m’avait promise, je viens de me rendre compte que ce projet était foireux, il n’a plus d’amour dans mon couple, mon enfant ne sera pas champion de…., mon rêve de …. ne va pas se réaliser, je réalise aujourd’hui que j’ai été mené par des illusions, et bien d’autres choses encore.

Une étape importante est dès lors de ‘nommer le deuil’. Est-ce que je regrette vraiment ce job ou était-il accompagné de promesses non tenues, qu’est-ce que j’abandonne vraiment ? Et mon partenaire, est-ce le mari que je perds ou, plutôt, mon ami, mon pote de voyage, mon homme à tout faire, mon cuisinier, mon amant ?

Nommer ce que nous perdons ou décidons de quitter avec exactitude permet de lui donner le juste impact sur notre vie. Ainsi, nous voyons très exactement ce à quoi nous renonçons vraiment, ni plus ni moins. Et notre résilience, notre volonté de transformation, peut alors être plus facilement activée.

Etape n° 2 : Laisser vivre ses émotions authentiques

Changer de vie, traverser le deuil est un processus ponctué d’étapes : déni, colère, peur, confusion, reproches, culpabilité, doutes, tristesse, acceptation, intégration et, plus tard, découverte du cadeau caché, ce qui nous a fait grandir. Mes formations de coaching, de mentoring, d’analyste transactionnelle et en neuro-sciences m’ont fait découvrir les expressions des émotions authentiques. J’ai ainsi appris que les êtres humains avaient tendance à substituer, diminuer ou, au contraire, accentuer leurs émotions. Question d’éducation, de « formattage » culturel – en Occident, les hommes ne pleurent pas – et de croyances – si je me montre vulnérable, je montre mes faiblesses, etc. – qui ne facilitent pas le processus.

Or, à partir du moment où l’émotion est véritable, elle permet d’appréhender les étapes du deuil et, dès lors, du changement de vie en connaissance de cause et de les traverser en plus grande sérénité.

Etape n° 3 : Établir une vision claire

La durée d’un deuil, d’une renonciation dépend de l’impact de la perte. Plus elle est importante, plus il faudra du temps. Or, très souvent, la personne ne peut se permettre d’attendre la fin d’un deuil pour pouvoir avancer. Elle doit aller de l’avant et retrouver toute son énergie, son dynamisme et, bien sûr, sa productivité et concentration au travail. Le coach ou le mentor va donc l’encourager à entrevoir les bribes d’une vision à plus long terme, et c’est de cette façon que la personne pourra davantage apporter du sens à la vie.

On l’a vu avec la crise du Covid-19, la vie est très, vraiment très courte. S’en rendre compte, c’est accepter de la vivre plus intensément et, par là même, de tout faire pour lui conférer un sens.

Donner un sens à sa vie, entrevoir sa mission, définir ses envies et ses passions, c’est ainsi se donner la permission de voir la lumière au bout du tunnel et d’arriver à le traverser.

Etape n° 4 : Se mettre en action, par phases bien pensées

Et enfin, se mettre en action implique la définition d’un chemin suffisamment balisé que pour se rassurer de la faisabilité de son changement de vie. Ici également, le coach ou le mentor sera là pour accompagner la personne à définir les étapes et challenger la personne sur l’aspect ‘Smartec’ de ses objectifs : spécifique, mesurable, atteignable, réaliste, avec des jalons de temps, mais également respectant l’écologie de la personne et de son système, et totalement sous son contrôle.

Le reste suit, de façon naturelle, et en n’oubliant pas de célébrer chaque étape franchie. Changer de vie est parfaitement faisable… mais tellement plus facile quand on s’entoure des bonnes personnes, positives, encourageantes… et osant nous challenger pour que le changement soit authentique et fondé sur des bases saines. On ne peut construire une nouvelle maison sur un terrain pollué.
Je vous souhaite une jolie construction.

Sylviane Cannio

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